Mark Rothko : émouvoir avec deux couleurs

Analyse d’une des œuvres les plus emblématiques de Mark Rothko

En 1969, Mark Rothko peint Sans titre (Noir sur gris), à la fin de sa vie. Cette œuvre sera l'une de ses dernières. Alors même que cette dernière série semble, à première vue, minimaliste, utilisant peu de couleurs (deux à cinq) mais c’est précisément cette simplicité qui la rend si évocatrice. Les émotions qui s’en dégagent laissent apparaître le génie de l’artiste.

Mark Rothko, Untitled (Black And Gray), 1970

Bien plus complexe qu’elle n’y paraît, Sans titre (Noir sur gris) est une interprétation du silence par Mark Rothko. Cette œuvre invite le spectateur dans l’esprit de l’artiste.

Pour réaliser cette toile, l’artiste a utilisé presque uniquement deux couleurs : le blanc et le noir. C'est un un dialogue entre lumière et obscurité.

La partie basse de l’œuvre ressemble à une plaine blanche (grise) ou à une partie de la lune. Le regard du spectateur est irrémédiablement attiré par l’obscurité, même si elle est sombre et silencieuse.

La jonction, légèrement plus claire entre les deux couleurs, et les coups de pinceau encore visibles donnent du relief à la toile. Le témoin de cette scène pourrait presque marcher infiniment sur cet espace gris, dans le silence.

Ce minimalisme rend l'œuvre universelle. Chacun peut s'identifier et ressentir ces émotions à l'état brut.

Sans titre (Noir sur gris) pourrait aussi être le reflet de l’état d’âme de l’artiste à la fin de sa carrière. Mark Rothko luttait au même moment contre un anévrisme de l’aorte. Malgré sa volonté d’exploiter au maximum sa créativité, il n’était plus physiquement capable de peindre de grands formats. Sa dépression et son handicap le pousseront au suicide en février 1970.

Pour en savoir plus sur Mark Rothko, ses œuvres et son amitié avec Hans Hartung, découvrez le film documentaire Hartung-Rothko : Couleurs et Cataclysmes sur Museum TV.

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