Berthe Morisot, peintre impressionniste

Nombreux sont les impressionnistes qui s’installaient à l’extérieur, chevalets plantés dans la terre, reproduisant le paysage qui s’offrait à eux. Nombreux sont-ils mais pas nombreuses. Il était en effet beaucoup plus difficile pour une femme de s’aventurer dans la nature pour peindre le panorama des parcs, boulevard et encore moins les bars.

Heureusement, aujourd’hui on corrige le tir, beaucoup d’expositions mettent les femmes à l’honneur, et aujourd’hui nous allons mettre dans la lumière : Berthe Morisot.

Qui était Berthe Morisot ?

Berthe Morisot (1841-1895) est l’une des femmes peintres des débuts de l’impressionnisme. Elle naît en 1841 à Bourges dans une famille bourgeoise. Son père est alors préfet. Elle est encouragée dès ses début à développer sa sensibilité artistique. Berthe est une descendante de Jean-Honoré Fragonard. La mère de Berthe était son arrière petite nièce. Lointain, certes, mais la peinture, c’est de famille, même les sœurs de Berthe tombèrent dans le milieu.

Confiée à Jean-Baptiste Corot, Berthe suit très vite des leçons de peinture en plein air. Elle est, par la suite, admise au Salon de 1864 puis à celui de 1865. Au début, elle était très peu remarquée. Elle finit par rencontrer plein de beau monde, dont Charles Baudelaire, Jules Ferry, et surtout, Édouard Manet.

Une mauvaise réputation :

Cependant, Berthe n’avait pas une bonne réputation. On ajoute à cela, la jalousie des autres femmes qui disait d’elle qu’elle couchait avec tous les hommes dont elle peignait le portrait. Les critiques continuent de dénigrer les œuvres de Berthe. Même Manet, son ami, disait d’elle : « Les demoiselles Morisot sont charmantes, c’est fâcheux qu’elles ne soient pas des hommes. Cependant, elles pourraient, comme femmes, servir la cause de la peinture en épousant chacune un académicien ».

Édouard Manet alla parfois jusqu’à modifier les toiles de Berthe. Heureusement, Berthe retouchait ses propres toiles au dernier moment et ils sont toutefois restés amis.

Pendant la guerre, Berthe quitte Paris, et finalement revient dans la ville. Son atelier est endommagé et prend un moment pour poser pour Édouard Manet.

Puis, Berthe commence à être reconnue par ses pairs. L’un des premiers est Edgar Degas. Berthe commence à s’éloigner des influences de Édouard Manet pour développer son propre style, intégrant plus de couleurs. Elle finit même par l’influencer.

Berthe Morisot fut la première française à être considérée à l’égale des hommes. Toute sa vie elle peint un monde sans hommes, entièrement féminin.

Une avant-gardiste :

Après la mort de son père, Berthe intègre la Société anonyme des artistes peintres, sculpteurs et graveurs, et abandonne le Salon officiel. Évidemment, Berthe est la seule femme. Édouard Manet ne la suit pas. Berthe affirme son indépendance. La presse continue de la ridiculiser. Mais Berthe ne faiblit pas, elle participe à presque toutes les expositions de la Société anonyme.

D’autres femmes émergent, notamment Mary Cassat. Avec Berthe, elles commencent à s’imposer comme les chefs de file de la nouvelle tendance impressionniste. Pour la première fois, des femmes sont considérées à origine d’un mouvement d’avant-garde.

Dans ces dernières années, Berthe découvre de nouvelles techniques, comme la sculpture, et commence à traiter des nus.

En 1895, Berthe tombe malade. Elle souffre d’une congestion pulmonaire, et meurt en 1895. Sur le certificat de décès, aucune profession n’est indiquée. Pourtant Berthe était une grande artiste.

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