Analyse de La toilette de l'enfant de Mary Cassatt
Museum TV vous propose de revenir sur l'un des bains les plus célèbres au monde : La toilette de l'enfant peinte par l'américaine Mary Cassatt en 1893.
L'inspiration japonaise
Peintre de scènes intimes, souvent évoquant la vie des femmes, elle est fortement influencée par les estampes des artistes japonais qu'elle a découvertes à Paris. Elle s'inspire de leur technique d'aplat, sans ombre, ainsi que de leurs thèmes, dont celui, très récurrent dans l'art japonais, de la toilette de la mère avec son enfant.
Cela n'aura échappé à personne : l'heure du bain a considérablement évolué depuis 200 ans. À la fin du 19e siècle, les baignoires étaient rares et les salles de bains ne figuraient pas encore dans toutes les maisons. A l'époque, on se lave dans une bassine d’eau chaude remplie à la cruche. L’artiste construit son image en vue plongeante, comme pour nous mettre dans le bain. Autrement dit, elle crée un sentiment de proximité avec cette petite fille et de sa mère. Ce point de vue élevé nous permet de mieux observer, sans pour autant participer à cette intimité.
Ainsi, Mary Cassatt nous présente une scène a priori banale, mais pourtant saisissante. Les rayures de la robe de la femme contrastent avec la blancheur des jambes nues de la petite fille, renforçant ainsi sa fragilité. Mais cherchez bien : quelle est la plus grande audace de ce tableau ? Que voyez-vous dans l’eau de la bassine ? Le reflet d’un visage, celui de l’enfant qui semble se regarder. La peintre a sans nul doute souhaité nous rappeler cette expérience enfantine : se voir dans un reflet, c’est prendre conscience de soi.
Une œuvre tout en délicatesse qui nous invite également à prendre conscience de notre rôle de spectateur averti.
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